Autodidacte, née à Aurillac, c’est sur l’art médiéval qui foisonne dans ma région que s’arrêtaient mes premiers regards avant de s’enrichir sur d’autres formes lors de mes divers voyages. Dégagée de mes obligations professionnelles, libre de ce merveilleux privilège qu’est la maîtrise du temps, la créativité que je sentais en moi ne demandait qu’à s’exprimer et à me passionner.

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En un premier temps c’est dans le garage de Camile que j’ai affectionné le contact chaleureux de la terre de Grizols. Puis à Murat j’ai découvert, avec l’indulgence d’un artiste reconnu Bezhad Benham, le b.a.-ba de l’art de mélanger l’eau à la terre. Son départ me priva de ses conseils. Depuis, dans son atelier devenu associatif et portant le nom de « Porte ouverte », je rencontre des sculpteurs et des peintres passionnés. Nos échanges me permettent de progresser en me frottant à leurs créations.  

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J’ai, par ailleurs, le privilège d’habiter à Saint-Flour, dans un vieux moulin au bord d’une rivière sauvage. C’est dans ce lieu privilégié que j’ai installé mon atelier, où mes doigts s’évadent au contact de la terre humide et vivante. C’est là que je m’exprime en toute liberté. Après le premier jet, j’ajoute, je retire de la matière jusqu’à obtenir une forme plus ou moins désirée. Cette glaise, souple, s’offrant sans efforts à plusieurs essais me donne le confort apaisant de pouvoir m’évader.

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Mes premiers essais furent inspirés par le moyen-âge et ses sculptures si expressives qui foisonnent sur les édifices de cette époque. Les gargouilles me touchent par la force qui s’en dégage et par l’évasion qu’offrent leurs représentations de démons et de dragons. Soumise à la tentation de rester prisonnière dans la masse compacte du bloc de terre, je cherche à m’échapper de la tyrannie de la pesanteur par des formes plus sensibles, plus nuancées, celles qui s’invitent sous mes doigts et se multiplient. J’y incorpore alors, des représentations humaines isolées ou groupées en espérant trouver le mouvement qui enfin leur donnera vie.  Soucieuse d’aller vers des formes moins lourdes, plus aériennes exigeant un savoir-faire plus recherché, je me heurte trop souvent à mon manque de technique.

Qu’importe, le plaisir est là dans la sensualité de la création, de la liberté et de la sérénité qui me sont données malgré la contrariété éprouvée quand une pièce, objet d’une satisfaction esthétique ne résiste pas à l’épreuve du feu qui aurait dû l’inscrire dans la durée.

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Je suis heureuse de partager avec vous les images de mon travail.